Histoire, Forme et Sens en Littérature
Marc Quaghebeur
Editeur: P.I.E-Peter Lang S.A., Éditions Scientifiques Internationales
Ce troisième tome de la recherche de Marc Quaghebeur s’attache au
quart de siècle qui fait suite à la libération de la Belgique du joug nazi,
période considérée comme celle des « trente Glorieuses ». Le redémarrage
économico-social sous parapluie américain y va de pair culturellement
avec une perspective humaniste soucieuse de dépasser ou d’occulter les
contradictions historiques et de célébrer l’évidence universelle de la langue
française.
Fil rouge du volume, l’analyse de l’impact du second conflit mondial sur le champ
littéraire francophone du pays permet d’en dégager la singularité à l’heure où
les préceptes néoclassiques du Manifeste du lundi entendent l’inféoder plus
que jamais à la mouvance parisienne. Les quatre premiers chapitres analysent
ces particularités historiques, esthétiques et institutionnelles, en scrutant
notamment les contrepoids de la « paralittérature » à la sacralisation de la
Poésie, comme les impasses des métadiscours consacrés aux lettres belges.
La deuxième partie examine plusieurs oeuvres dans lesquelles le second
conflit mondial est explicitement nommé : celles de Victor Serge, Paul
Nothomb, Henry Bauchau, René Tonnoir ou Christian Dotremont. La
troisième s’attache à diverses esthétiques originales qui procèdent d’une
métamorphose de l’indicible : Réalisme magique d’un Paul Willems ; Analogie
chère à Suzanne Lilar ; Mythique chez Henry Bauchau ; Page-paysage
pour Christian Dotremont ; Féérique de Maurice Maeterlinck dans sa pièce
inédite La Nuit des enfants.
La quatrième, enfin, examine la célébration comme la perception du chant du
cygne de Valeurs qui avaient structuré l’avant-guerre et s’étaient perpétuées
dans l’immédiat après-guerre : la domination coloniale, la Littérature façon
NRF, la Révolution ou la Belgique de papa. Daniel Gillès, Maria Van
Rysselberghe, Charles Paron et Jacques Brel sont particulièrement étudiés
à cette aune.
Un livre qui ouvre de nouvelles formes de compréhension de l’époque
précédant la proclamation de la belgitude.