Depuis une douzaine d'années, plusieurs fouilles archéologiques dans les Alpes françaises du Nord ont révélé la présence de macrorestes végétaux, dont de nombreuses graines carbonisées de plantes sauvages et cultivées. Cet ouvrage présente l'étude des vestiges botaniques (ou carpologie) de quatre sites alpins. Il s'agit en Isère, de l'abri-sous-roche de la Grande-Rivoire dans le Vercors et de l'abri-sous-bloc ALP 1 dans la Chartreuse ; en Savoie, du site de plein air du Chenet des Pierres en Tarentaise et de la grotte des Balmes en Haute-Maurienne. Ce livre a pour but de montrer comment les communautés humaines, il y a plus de 6 000 ans, tiraient profit de leurs ressources végétales, cultivées ou sauvages, pour subvenir à leurs besoins. Dans cette région aux biotopes variés et étagés, les céréales constituent la base de l'alimentation humaine, et sont probablement cultivées en altitude. La cueillette est pratiquée sur un large territoire, couvrant plusieurs étages de végétation. L'analyse carpologique de niveaux de bergerie nous permet de comprendre la façon dont les Hommes géraient les ressources végétales pour l'entretien du bétail. Plusieurs taxons, comme les céréales, le sapin, le gui et l'if sont reconnus pour leur usage vétérinaire et sanitaire. Enfin les données carpologiques contribuent à la compréhension de la fonction et de l'occupation des sites au sein du territoire alpin, ceci en fonction de la production et/ou de la consommation de plantes cultivées, d'un apport de la plaine ou encore de l'importance de la cueillette.