Dans l’aire du parler languedocien, la province de Languedoc, au premier aspect de la carte, apparaît comme une découpure arbitraire. Les limites des langues d’oïl et d’oc laissent à l’usage de cette dernière tout le territoire compris entre les Pyrénées, le littoral méditerranéen jusqu’au Var, sauf l’enclave basque, et une ligne qui, partant du Verdon, sur la rive droite de la Gironde, remonte au nord de Libourne jusqu’à Confolens et Guéret, pour s’incliner vers le sud descend jusqu’à Valence et, suivant à peu près les confins nord des deux départements de la Drôme et des Hautes-Alpes, aboutit à la frontière italienne. Là-dessus l’ancienne province de Languedoc n’occupait qu’une superficie d’environ 41.500 km2, comprenant la majeure partie du département actuel de la Haute-Garonne, le Tarn tout entier, une partie de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, la Lozère, la majeure partie de l’Ardèche et de la Haute-Loire. Malgré cette disproportion entre l’étendue de la circonscription administrative et celle du domaine dialectal d’où il tirait son nom, le Languedoc historique n’en restait pas moins la plus vaste province de l’ancienne France après la Guyenne et la Gascogne réunies. Il en était peut-être la plus complexe...
Paul Gachon (1854-1929), né à Sauve (Gard), professeur d’histoire, doyen de la faculté des lettres de Montpellier. Il fut également conseiller général du département du Gard.
Nouvelle édition entièrement recomposée, agrémentée de nouvelles illustrations en couleur, qui reprend le texte original de l’édition de 1921.