L’affacturage est, classiquement, vu comme une technique de financement à court terme des entreprises, née de la pratique, et présentant un certain nombre d’originalités. Il se concrétise par une convention conclue entre un établissement de crédit ou une société de financement, qui prendra le nom d’affactureur (dit aussi factor), et une entreprise cliente, que l’on qualifiera ici d’adhérent. La spécificité de l’affacturage tient aux obligations qui y sont associées. L’affactureur rend en effet, moyennant rémunération, des services variés à l’adhérent : gérer et recouvrer les créances pour son compte, garantir le recouvrement de ces mêmes créances (le risque d’insolvabilité sera ainsi reporté sur l’affactureur), voire, et c’est souvent le cas, procéder à leur règlement immédiat. Concernant ce dernier point, les créances cédées étant à terme, l’affactureur fera concrètement l’avance de leur montant jusqu’à la date de leur paiement par le débiteur. Il s’agira alors d’un crédit à court terme. Des services complémentaires pourront encore se rencontrer. Il ressort alors de ce qui précède que l’affacturage est une opération « aux facettes multiples ». Ses manifestations varieront notablement en fonction des souhaits des parties, lesquels devront faire l’objet d’une attention particulière au sein de la convention d’affacturage.
Or, étonnamment, le législateur n’a pas cherché à régir spécifiquement cet affacturage, comme il a pu le faire, par exemple, avec le crédit-bail ou la cession de créances professionnelles. Ici, le principal fondement juridique à cette technique de financement est conventionnel. Le droit qui lui est applicable demeure alors, encore aujourd’hui, fort mal connu, alors que son succès est incontesté en pratique. Cet ouvrage cherche alors à présenter façon claire et pédagogique la convention d’affacturage (Chapitre 1), à travers notamment les obligations pesant sur chacune des parties, mais aussi les différentes étapes à cette opérations (Chapitre 2), tel le transfert des créances à l’affactureur, leur recouvrement, mais aussi les actions et recours envisageables en la matière. Par ailleurs, après une étude des spécificités de l’affacturage international (Chapitre 3), l’ouvrage propose, par l’intermédiaire d’un « clausier », un certain nombre de mentions pouvant utilement figurer dans le contrat d’affacturage (Chapitre 4).