Le bèlè, le danmyé et la kalennda sont des danses et des musiques héritées de l’Afrique noire, de l’influence européenne et des contraintes du système esclavagiste qui font l’objet d’une attention renouvelée en Martinique. Associations et militants y entreprennent de faire passer ces pratiques du statut de « folklores » méprisés à celui d’instruments de reconnaissance politique, sociale et culturelle. Depuis plus d’un demi-siècle, les habitants de « Bô Kannal », l’un des quartiers les plus défavorisés de Fort-de-France, ont ouvert cette voie en faisant du carnaval un instrument de visibilisation, de promotion et de réinvention culturelles. Mais comment comprendre qu’un groupe apparemment démuni et constitué d’individus au statut précaire soit parvenu à développer une mobilisation culturelle longue et intense, à l’écart des institutions ?