En 1831, les conseils municipaux des communes de Lyon, la Croix-Rousse, la Guillotière et Vaise sont pour la première fois élus, grâce à l’instauration du suffrage censitaire par la monarchie de Juillet. La mesure est élargie sous la Deuxième République avec l’ouverture du scrutin au suffrage universel masculin, avant que Louis-Napoléon Bonaparte ne place la ville de Lyon sous contrôle préfectoral. Elle le restera jusqu’à la chute du Second Empire, en 1870. Justine Tentoni dresse le tableau de la vie publique locale pendant ces quarante années où se succèdent trois régimes politiques et deux révolutions. Lyon est alors une ville industrielle et bourgeoise, en constante croissance, mais qui fait face à des soulèvements ouvriers et républicains, notamment dans les communes de la Croix-Rousse et la Guillotière. L’intégration à marche forcée des faubourgs à la ville de Lyon en 1852 permet ainsi au pouvoir central de mieux contrôler les oppositions. S’appuyant sur un travail inégalé de dépouillement d’archives, Justine Tentoni analyse la composition et l’organisation des conseils municipaux, tout en interrogeant ce processus de démocratisation au long cours au sein de l’espace urbain.