La première partie du livre entraîne le lecteur dans le « labyrinthe communautaire » décrit avec concision et clarté par un praticien de longue date des Institutions européennes. « Il n’y a rien de bon dans le Traité de Lisbonne », écrit l’auteur précisant que « si les législateurs votent les lois, on ne peut pas dire qu’ils légifèrent » car le pouvoir appartient aujourd’hui à des comités inconnus du grand public.
Le cœur du livre est consacré aux lobbyistes, expliquant qui ils sont, quelle est leur légitimité et comment ils travaillent. Très élogieux sur l’organisation des ONG, leur capacité d’anticipation, leur maîtrise des réseaux sociaux, leur activisme, l’auteur rompt avec l’idée reçue selon laquelle les lobbys industriels règneraient en maîtres à Bruxelles. Sur la défensive, trop fragmentés, piètres communicants, ils subissent – sauf rares exceptions – défaite après défaite.
Le rythme du livre, son intérêt et sa clarté, sont dispensés par des exemples connus du grand public les pesticides, le glyphosate, l’agriculture, la voiture électrique, le pacte vert, mais aussi le Brexit, le siège du Parlement européen à Strasbourg et cette bataille du nucléaire et du gaz contre la « taxonomie ».
Dans sa phase terminale, le livre répond aux vraies questions qui se posent à propos de l’Europe : l’UE à 27, déjà très diluée par le nombre excessif d’États membres, peut-elle sans dommages s’étendre à 35 avec l’Ukraine et la zone des Balkans ? La disparité des situations économiques entre les pays vertueux et les pays dépensiers peut-elle durer sans compromettre la viabilité de l’Euro ?