L’usage immodéré des ressources naturelles, dans un monde qui ne cesse de s’industrialiser, n’est évidemment pas sans effet sur l’environnement. Au fur et à mesure que les progrès technologiques s’amplifient, on observe ainsi la libération de substances toxiques qui finissent par se déposer dans les lacs et les sols, modifiant en profondeur les systèmes aquatiques et terrestres. Si de telles transformations interpellent de multiples parties prenantes, il est peu probable qu’elles y associent spontanément le nom de Nicholas Georgescu-Roegen.
Pourtant, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen, dès les années 1970, apportent des grilles de lecture fécondes pour mieux appréhender les évolutions de systèmes industriels et logistiques confrontés à une dégradation entropique inéluctable, notamment avec un accès de plus en plus coûteux aux ressources naturelles indispensables à une création efficace de valeur. Mieux encore, la notion de closed-loop supply chain, au coeur des démarches contemporaines de « logistique inversée », ne serait-elle pas un héritage direct, mais non assumé, de la pensée de Nicholas Georgescu-Roegen ?