Systématiquement confondu avec les Strauss de Vienne, l’arrière-grand-père de Claude Lévi-Strauss est surtout connu aujourd’hui pour sa collection de judaïcas, à l’origine du musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris. C’est pourtant lui qui fut chargé des somptueux bals donnés tout au long du Second-Empire et qui fut le premier directeur du casino de Vichy. Violoniste, chef d’orchestre et entrepreneur infatigable, il dirigea également les bals masqués donnés à l’Opéra pendant le Carnaval, et publia près de 500 danses – quadrilles, valses et polkas –, dédiés aux membres les plus influents de la société. En retraçant les étapes qui ont mené Isaac Strauss (1806-1888), fils d’un modeste violoneux et barbier alsacien, à diriger les bals de la Cour et organiser le faste de Napoléon III, ce livre nous plonge dans les bals et leur musique, négligés des historiens et des musicologues, tout en montrant comment, après l’Émancipation, la musique a offert aux juifs une voie privilégiée pour s’intégrer à la société française.