La bande dessinée ce n’est pas seulement des albums et des héros, ce sont aussi des auteurs et autrices qui en font les scénarios et qui la dessinent ; des éditeurs, petits ou grands, aux logiques plus ou moins expérimentales ; des supports variés, de la revue au numérique en passant par l’album ; des festivals qui la célèbrent, du plus connu au plus méconnu ; des libraires qui la vendent, notamment dans des boutiques spécialisées ; des bibliothécaires qui la mettent en avant dans leurs médiathèques grâce à des expositions ou des conférences ; des universitaires qui en font l’histoire ou la théorie ; des critiques enfin qui en parlent dans des revues papiers ou sur des sites internet. Bref, la BD, c’est tout un monde très riche de créateurs et de médiateurs qu’un seul livre ne peut suffire à décrire et à analyser. Mais c’est une première pierre à l’édifice, dont l’approche ne peut être que pluridisciplinaire. C’est pourquoi il est bien question ici de sociologies au pluriel, qui visent à comprendre concrètement ce que faire de la bande dessinée veut dire et que pratique aussi bien le civilisationniste, le littéraire, que l’historien du présent et de la culture, le sociologue évidemment ou le spécialiste d’information-communication qui en propose une socio-sémiotique. Ce sont quelques 17 spécialistes qui offrent ainsi un large panorama de cette fabrique de la bande dessinée à travers trois grands axes : le jeu des marges (sociologie éditoriale) ; le jeu des identités (sociologie professionnelle) et le jeu des passages (les processus de légitimation et « d’artification »).