Il existe, comme certains chapitres de cet ouvrage le montrent (voir en particulier la cinquième partie), une critique du contrôle de gestion, de ses méthodes et aussi de ses conséquences humaines et sociales. Cette critique, qu’elle provienne de la pratique et conduise à une « amélioration » des méthodes et leur efficacité ou qu’elle provienne de la recherche académique et conduise à une mise en cause plus fondamentale du contrôle lui-même, ne permet pas toujours d’entendre les voix de celles et ceux qui vivent le contrôle, qui le subissent, à savoir les « contrôlés ». Ces « pensées sourdes » selon l’expression de Simone Weil sont pourtant présentes dans des témoignages de diverses natures dont nous allons présenter ici un aperçu qui, pour n’être pas exhaustif, vise à montrer leur diversité, mais aussi leur consistance au cours du temps.