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grande couv
Langage, langues et discours : images de la variété
Jean-Philippe Watbled
Editeur: Presses Universitaires Indianocéaniques
10,50 €

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Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une série d’essais destinés à mettre en évidence la manière dont les langues fonctionnent, varient et se transforment.

L’accent porte plus spécialement sur l’évolution des idiomes dans la famille indo-européenne – ce qui inclut les créoles –, mais l’ouvrage commence par une réflexion sur une langue amérindienne et les langues des Eskimos. Les descriptions posent le problème du relativisme et de l’universalisme, ainsi que celui des relations entre la langue et la réalité extralinguistique. La diversité est ainsi à l’ordre du jour. Une partie importante de l’ouvrage est ensuite consacrée au latin et au grec, avant de passer au français et au créole réunionnais, la perspective étant à la fois synchronique et diachronique. L’oral prime sur l’écrit, qui n’est qu’un code secondaire, et les relations entre langue et discours sont fondamentales, la première étant conçue comme un ensemble d’unités, de structures, de règles et principes permettant le second, seule manifestation du langage. En outre, le sens est véhiculé par le son, mais seul le son est perceptible. On est là au coeur de toute la problématique linguistique. Face à cette réalité, l’auteur préconise une méthode hypothético-déductive, dans la ligne des travaux du philosophe Karl Popper. La validation du modèle est toujours en suspens, la linguistique étant conçue comme une science argumentative. Mais le respect des données est primordial dans cette recherche, même s’il s’agit de proposer une explication du fonctionnement linguistique, la description constituant une simple étape. La conception défendue explique que la variation soit au coeur du phénomène linguistique.
Ainsi, lors de la phase d’appropriation du langage, qui n’est pas un « apprentissage », chaque enfant recrée, réinvente la langue à partir de son interprétation des données. Dans ce cadre, les langues ne se transmettent pas : ce sont des constructions cognitives, ce qui implique changement et variation, la créolisation étant une forme particulière de ces processus régis par la dialectique entre langue et discours.