Le développement des médicaments et de la médecine vétérinaire a été un facteur majeur de progrès pour l’élevage, mais il a conduit à une certaine surconsommation de médicaments et au développement de la résistance des agents pathogènes aux antiinfectieux. Comment lutter contre cette résistance ? La diminution du volume d’antiinfectieux utilisé en élevage est-elle la seule réponse possible ? À quel niveau d’utilisation des médicaments en élevage faut-il se situer ?
En France, les deux plans ministériels EcoAntibio lancés en 2011 et 2017 ont permis de réduire fortement l’usage des antibiotiques en élevage. Cette mobilisation autour de la résistance aux antibiotiques a permis i) de raisonner plus globalement le recours aux médicaments en élevage, ii) de renforcer les mesures de prévention (biosécurité, vaccination), iii) de modifier des pratiques d’élevage en concertation avec les éleveurs et les vétérinaires praticiens au sein des différentes filières, et iv) de développer des produits alternatifs aux antibiotiques et antiparasitaires (extraits de plantes, huiles essentielles, acides organiques, prébiotiques, probiotiques…).
Ce numéro spécial de la revue INRAE Productions Animales fait le point sur les travaux entrepris, les résultats acquis et les perspectives, grâce à cette mobilisation des pouvoirs publics, des organismes de recherche publics et privés, des instituts techniques et des différents maillons des filières animales.