Le titre de cet ouvrage, Shakespeare, lointain et proche, se présente en écho à l’opposition structurante du livre fondateur de Richard Marienstras, Le Proche et le Lointain. Il s’agit ici à la fois d’éclairer les textes anciens, dans un souci constant d’établir des liens avec notre temps, et de les rendre pleinement intelligibles au lecteur et au spectateur d’aujourd’hui, sans toutefois rien perdre de l’ancrage de Shakespeare dans son époque. La perspective de ce volume est double : d’une part, effectuer un bilan des apports d’une recherche à bien des égards pionnière?; d’autre part, réfléchir à l’évolution de l’héritage légué par Richard Marienstras, dont la fécondité réside dans le rapprochement inédit de la littérature, de l’histoire et de l’anthropologie. Sa pensée profondément novatrice s’exprime tout au long de travaux dans lesquels se déroule une réflexion exigeante, en recherche constante, sur ce qu’on pourrait appeler quelques «?thèmes obsédants?» : la Cité, l’amitié, la justice, et tout ce qui, de manière générale, permet aux humains de «?vivre ensemble?», contre les forces destructrices de la violence du plus fort et du pouvoir tyrannique qui, toujours, menacent de faire basculer l’humain dans l’inhumain.