Du maréchal de MacMahon au général de Gaulle, militaires et hommes politiques entretiennent des relations dominées par une mutuelle incompréhension et une large suspicion. Les premiers accusent les politiques de diviser les Français en professionnels de la chicane, quand les seconds suspectent nombre d’officiers de rêver au renversement de la République. Ce livre dépasse les stéréotypes habituels. En une cinquantaine de contributions, il étudie toutes les formes de participation des officiers au pouvoir et à la vie publique, de rétablissement de la Troisième République aux débuts de la Cinquième, de la fin de la guerre de 1870-1871 à la conclusion du conflit algérien. Le métier des armes est, par essence, de nature politique en ce qu’il participe de la conduite de la cité. Certes la professionnalisation de l’action politique sans parler de la peur qu’inspire aux républicains le césarisme a contribué à maintenir les officiers dans les limites de l’expertise. Mais les grands chefs, au même titre qu’une poignée de hauts fonctionnaires, participent au pouvoir par leur contribution à la définition de la politique de défense et de certains aspects de la politique extérieure. Par une approche pluridisciplinaire, associant historiens, juristes, politiques et sociologues, universitaires et militaires, ce colloque rompt définitivement avec l’image simpliste de deux mondes étanches l’un à l’autre et renouvelle l’étude des relations entre les officiers et la vie politique.