Le corpus étudié dans cet ouvrage forme un ensemble de quatre cents figurines en terre cuite trouvées à la fin du xixe s. sur les rives du lac salé de Larnaca, au sud-est de Chypre. À partir du dépouillement des archives de l’époque, l’auteure reconstitue un catalogue complet et détaillé des objets dont elle précise l’origine. Ces représentations, largement dominées par la figure d’une femme trônant coiffée d’un haut calathos végétal, mettent en lumière tous les aspects de l’artisanat de l’argile dans le milieu chypro-phénicien, des savoir-faire et de leur transmission, de l’organisation du travail à l’intérieur des ateliers. Elles révèlent aussi les procédés techniques ingénieux dont usaient les Kitiens. L’étude s’intéresse en détail aux modalités d’utilisation et d’intégration des types iconographiques en contextes rituels. Elle met encore plus en évidence la question de la présence d’Aphrodite et d’Artémis dans les cultes périurbains, mais aussi de dieux d’origine phénicienne ou égyptienne comme Astarté, Umm, Eshmoun-Melqart et Bès. L’analyse des liens entre l’environnement marin et le caractère des divinités permet à l’auteure de mettre en lumière la dimension culturelle et rituelle liée au sel et à la mer dans le paysage religieux chypriote, phénicien et levantin. L’ensemble de l’étude révèle, en somme, l’importance historique du développement des cultes dans le royaume de Kition au ive s. av. J.-C.