Actionnaires : oppresseurs ou héros de l'entreprise ? Pour soutenir la responsabilisation des entreprises sur des sujets aussi bien économiques, qu'environnementaux et sociaux, la gouvernance d'entreprise a un nouveau mot d'ordre : l'engagement des actionnaires. Quel est donc le cahier des charges de ces actionnaires "engagés" ?
Pendant trois ans, Rachelle Belinga a suivi les réflexions de l'équipe de gouvernance d'une société de gestion prise de doutes sur la légitimité de ses propres pratiques d'engagement actionnarial. Doutes bien fondés puisque ces travaux de thèse révèlent l'absence de cadres théoriques pour penser une figure d'actionnaire responsable, alors qu'un phénomène d'"industrialisation" de l'actionnariat des grandes sociétés cotées bouleverse les rapports de force entre entreprise et actionnaires. Dans ce livre, Rachelle Belinga souligne les défis posés par l'industrialisation de l'actionnariat, et attire l'attention sur les insuffisances des initiatives existantes. Elle défend en retour une doctrine de l'engagement actionnarial qui soit cohérente aussi bien avec les besoins de la gouvernance qu'avec les besoins d'une gestion responsable des entreprises.
Sur ces fondements, elle conceptualise un nouveau régime de responsabilité pour l'actionnaire : le custodien. Un actionnaire gardien de la gestion de l'entreprise, de son collectif et de son devenir. Un actionnaire qui défend l'équilibre entre les intérêts des différentes parties prenantes de l'entreprise, sa stratégie long terme, et ses impacts sociaux et environnementaux, mais qui s'efforce également de préserver l'autonomie nécessaire aux managers pour concevoir et réaliser le projet de l'entreprise. Le modèle de l'actionnaire custodien entend ainsi définir des principes d'actions qui permettent d'encadrer les pratiques d'engagement des actionnaires. Au-delà d'une étude de l'engagement actionnarial, ce livre introduit ainsi un champ nouveau en gouvernance d'entreprise, celui de la gouvernance de l'actionnariat.