Certains malades incurables ont demandé publiquement, en France, le droit de voir interrompre leur vie avec l’aide de l’État. Pour l’auteur, cette demande est le fondement d’un nouveau droit de l’homme, l’Auto-Interruption Consciente et Volontaire de la Vie (AICVV) en cas de maladie grave ou incurable, source d’infirmités et/ou de douleurs majeures. L’auteur considère que l’« euthanasie » est un terme imprécis – marqué de références historiques douloureuses – qui ne comprend pas nécessairement la volonté du malade. L’auto-interruption consciente et volontaire de la vie, au contraire, est fondée sur des critères de liberté, de conscience et de volonté absolues du sujet, ainsi que sur des critères médicaux d’évidence de maladie incurable et d’infirmités et/ou de douleurs majeures. L’auteur propose qu’un juge indépendant prononce l’arrêt d’AICVV, avant l’acte, sur la base du rapport d’un comité médical réuni dans la diligence. L’acte serait effectué, de façon séparée vis à vis de la médecine classique, par des structures agréées par le code de la santé publique, comprenant des médecins volontaires, spécialisés dans les problèmes de fin de vie et déchargés par la loi du serment d’Hippocrate pour cette mission. L’auteur établit les références philosophiques de cette évolution politique et critique les systèmes étrangers d’interruption de vie dont les garanties morales lui paraissent insuffisantes.