« Tout homme qui entre dans les arts, sans autre moyen d’existence que l’art lui-même, sera forcé de passer par les sentiers de la bohème. »
Henry Murger
Attablés dans un café enfumé du Quartier latin, de jeunes artistes s’enivrent pour oublier la misère du moment. Cette image fait partie de l’imaginaire collectif, mais qui a lu le romande Murger de nos jours ?
Pourtant, ces tranches de vie, parues en feuilleton et adaptées au théâtre avant d’être publiées en recueil en 1851 par Calmann-Lévy, ont connu à leur sortie un succès retentissant.
Et ses personnages ont inspiré de nombreux artistes, de Puccini à Kaurismäki en passant par Aznavour.
Dans ces saynètes, Henry Murger relate ses propres aventures artistiques et sentimentales et celles de ses amis. De sa plume tapageuse et pleine de dérision, il livre le portrait d’une nouvelle génération contrainte de traquer la pièce de cent sous.
Les Scènes de la vie de bohème marquent un tournant dans l’histoire de la littérature : testament ironique du romantisme, elles annoncent le réalisme qui révolutionnera la seconde moitié du XIXe siècle.