La métropolisation du monde a bouleversé les paysages. Les villes sont désormais géantes et leur étalement sans fin. Nos existences se déroulent dans ces cités irriguées de réseaux invisibles d’acheminement d’eau, d’électricité et de nourriture. Mais depuis ces îlots de production et de consommation, que reste-t-il de nos liens avec le vivant ? Et si l’horizon bitumé n’était pas le seul futur possible ? L’urgence sociale et écologique nous enjoint de mobiliser de nouvelles échelles d’existence afin d’inventer d’autres formes de sociétés en commun : réhabiter le monde.
Pour insuffler un nouvel imaginaire et réparer les liens et les lieux, ce livre explore la vision biorégionale, élaborée il y a un demi-siècle dans le creuset de la contre-culture californienne. Abordé ici dans sa dimension cosmopolitique et permaculturelle, le biorégionalisme se fonde sur la nécessité d’entrer dans un rapport de résonance avec la terre : savoir où et de quoi l’on vit et ce qui vibre sous nos pas. Réhabiter la terre, c’est se penser comme hôte cohabitant et non comme propriétaire, dans des sociétés écologiques ouvertes.
À travers un exercice prospectif appliqué à l’Île-de-France se déploie un nouvel imaginaire de la métropole. En 2050, le territoire francilien est désormais éclaté en huit biorégions quasi autonomes sur le plan alimentaire à base de low tech et à échelle humaine. Engagé dans une vision émancipatrice, l’ouvrage invite à une remobilisation politique.
Agnès Sinaï est journaliste, essayiste et dirige l’Institut Momentum qu’elle a co-fondé en 2011. Docteure en aménagement de l’espace et urbanisme, elle a dirigé les trois tomes des Politiques de l’Anthropocène (Presses de Sciences Po). Depuis 2010, elle enseigne à Sciences Po dans le cadre du cours sur les politiques de la décroissance.