Selon l’auteur, la vieillesse peut devenir un petit abri fait de pierres, enterré dans l’argile et l’herbe dans lequel les murs doivent tenir bon sans arcature ; un ermitage en quelque sorte, construit tout au bout de la vie, et où la lumière du jour, entêtée, après avoir traversé la croûte sèche qui recouvre l’unique vitrail, se couche lasse sur les dalles froides. C’est dans le silence surpris de la terre, aux teintes secrètes et aux courbes fauves, que l’écriture ici a pu trouver place.
Mais il ne peut y être question de messages, encore moins de confidences. Qui pourrait d’ailleurs les entendre ? Dans les pages tremblantes survit seulement un léger souffle de vie. Entre surface et profondeur, vibre l’inconnu de l’intime et du sauvage. Ce seront des récits brefs, épuisés parfois, faisant danser les ultimes illusions et approcher, timidement, ce que pourrait être le rien.
C’est qu’aucune écriture jamais ne peut témoigner de la fin réelle du vivant, ne peut exister aucune dernière page. Hésitent simplement, comme ici, quelques mots avant que le temps ne s’arrête, et c’est tout.