L’abolition de l’esclavage aux États-Unis a une longue histoire, qui trouve son origine dès la période coloniale avant de connaitre un tournant en 1754, au début de la guerre de Sept Ans. Aux antiesclavagistes blancs s’ajoutent peu à peu les Noirs libérés dans le Nord, lors de la Révolution américaine. Ils plaident ensemble pour une Déclaration d’indépendance accordant une réelle égalité à tous les Américains. Le succès est alors mitigé, avec des abolitions au Nord et une perpétuation de l’esclavage au Sud. Le début du xixe siècle amorce une autre étape dans le combat antiesclavagiste et le mouvement des droits civiques états-uniens. Dans un contexte d’expansion de la culture du coton au Sud et à l’Ouest des États-Unis entraînant une montée des discriminations raciales, de nouvelles mobilisations voient le jour pour résister à l’esclavage. Comment la pensée antiesclavagiste se forme-t-elle, sur quelles bases religieuses, philosophiques et politiques ? Quelles sont ses évolutions entre le xviiie siècle et le début du xixe siècle ? Quels sont les procédés mis en oeuvre par ses acteurs, Blancs et Noirs, pour combattre le système esclavagiste ? Dans quelle mesure Noirs et Blancs sont-ils de réels alliés ? Ont-ils toujours les mêmes objectifs ? En s’appuyant sur de nombreux écrits de figures militantes blanches et noires, cet ouvrage interroge et retrace leurs combats jusqu’à la veille de leur rapprochement historique, vers 1830, tout en faisant écho à des clivages et modes de pensées encore d’actualité au sein de la société états-unienne. Il permet aussi de dévoiler des textes qui constituent de nos jours, en France, un pan méconnu de la littérature d’émancipation.