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grande couv
Le Parthénon et les monuments de la Grèce
Émile Burnouf, Charles Lévêque
Editeur: Editions Homme et Litterature
4,99 €

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L’histoire des monuments grecs comprend trois périodes bien distinctes : d’abord la longue suite de siècles qui précède la domination turque ; puis la période de quatre cents ans pendant laquelle le joug musulman a pesé sur la Grèce ; enfin la période de l’indépendance, celle qui doit nous occuper surtout. La première époque peut être regardée, pour les chefs d’œuvre de l’art grec qui se voient encore aujourd’hui, comme une époque heureuse. Devant la calme et simple majesté des marbres d’Athènes et de Corinthe vinrent s’incliner tour à tour les têtes les plus illustres et les plus fières.

A l’époque où fut construit le Parthénon, les Grecs, habiles en matière de philosophie et plus encore dans l’interprétation de leurs dogmes religieux, avaient conçu de Dieu une grande idée ; les plus sages d’entre eux avaient analysé et approfondi la nature de la divinité ; la dégageant des liens de la matière, ils en avaient fait le type idéal du vrai, du bien, du beau. Cependant, comme en Grèce l’homme est tout entier dans tous ses ouvrages, cette raison pure qui, chez Descartes ou Leibnitz, conçoit si facilement l’idée sans figure et sans matière, ne se séparait pas volontiers de l’imagination et des sens : tout attribut, toute action de Dieu se revêtaient aussitôt d’une forme sensible ; pour être comprise des hommes et animer à leurs yeux la nature, il fallait que la divinité prît leur figure et qu’elle habitât parmi eux.

De tous les temples de la Grèce, celui qui dans son ensemble et dans ses parties exprime le mieux ce caractère divin, c’est sans contredit le Parthénon.