Avec dix millions de touristes sur ses terres en 2016, le vignoble français étoffe peu à peu son offre écotouristique, développe des activités originales et investit parfois avec de gros moyens dans des services d’hôtellerie, de restauration, dans des pratiques artistiques. Il emprunte des modèles d’accueil et de commercialisation déjà très efficients dans d’autres pays viticoles, européens, nord-américains, sudaméricains, dans les pays dits émergents. La multiplication des labels, des routes touristiques, témoigne de cet engouement. Mais derrière cette effervescence à vocation essentiellement économique se profile une attention toute particulière donnée aux dimensions patrimoniales des terroirs, aux paysages culturels, à l’environnement, aux savoir-faire vitivinicoles.
L’anthropologie culturelle, l’anthropologie du tourisme, via parfois des approches pluridisciplinaires (histoire, géographie, économie, conservation du patrimoine), apportent ici leur expertise dans l’analyse de l’imaginaire touristique, du transfert de connaissances ethnologiques qui accompagne la production et la consommation des vins, l’impact que peut avoir l’oenotourisme sur la sauvegarde et la valorisation des territoires viticoles, sur les identités locales et régionales. Les contributions présentées ici concernent l’oenotourisme dans le Bordelais, le Val de Loire, la Bourgogne, l’Alsace, mais aussi les vins de Chinon et du Languedoc-Roussillon, du Sauternais, du Libournais et du Haut-Médoc, le cognac, la consommation du vin en Chine et la place du vin nature dans cette effervescence culturelle et économique.