Henri Poincaré (1854-1912) : est-il besoin de présenter cet immense homme de science et de lettres qui, par ses travaux théoriques comme par ses réflexions épistémologiques, atteignit à l'universel et marqua à jamais l'histoire des sciences et de la pensée ? Il n'est pas question ici de revenir sur cette oeuvre déjà si longuement analysée et valorisée par tous les spécialistes des disciplines qu'il fit évoluer, voire qu'il bouleversa. Ce livre s'attache simplement à porter à la connaissance des lecteurs épris d'histoire des sciences comme de pédagogie cinq écrits qu'il publia en 1910 et 1911 dans une revue hebdomadaire pour enfants éditée par Hachette : Au seuil de la vie, et publiés dans la foulée dans un petit ouvrage de cent neuf pages intitulé Ce que disent les choses. C'est un épisode original dans l'oeuvre de Poincaré : vulgariser la science pour de jeunes adolescents, les enfants des « écoles primaires supérieures ». Il nous a paru intéressant de republier ici ce livre original où l'on trouve aussi quatorze chapitres dus à Paul Painlevé et Edmond Perrier : il est agrémenté d'une mise en contexte historique et de l'analyse des cinq contributions de Poincaré. L'école de Jules Ferry avait déjà près de trente ans en 1911, et la revue comme le livre publiés par Hachette nous renseignent sur la réalité de l'instruction publique de cette époque, et sur la façon dont on y envisageait l'apprentissage des sciences. Ainsi proposons-nous ici finalement un livre polymorphe où il est question de pédagogie, de sciences fondamentales, de personnages de premier plan.