La sociologie de l’alimentation, sans doute parce qu’elle a été longtemps structurée autour des questions de goût, de territoire, de patrimoine et qu’elle explore la question de la commensalité, a privilégié dans sa problématisation de l’acte alimentaire la ligne directrice de la continuité. Aussi, en proposant dans cet ouvrage collectif de soumettre l’alimentation au cadre d’analyse de la promesse, nous souhaitions opérer un pas de côté problématique susceptible de mieux rendre compte de l’articulation entre le temps long de l’histoire de l’alimentation, sa dimension anthropologique et les effets de rupture engendrés par certaines promesses. L’objectif était double : d’une part interroger le caractère novateur des promesses alimentaires et donc de saisir leurs conditions d’émergence, de circulation et de transformation ; d’autre part, comprendre ce que les mangeurs en font concrètement au quotidien : les adoptent-ils ? les rejettent-ils ? les bricolent-ils ? Ont ainsi été rassemblées neuf contributions issues d’enquêtes de sciences sociales et d’histoire, à dominante ethnographique, richement illustrées et réalisées sur trois continents. Les promesses décryptées ici s’arriment à des produits (pain, probiotiques, compléments alimentaires), à des pratiques (les régimes « sans », le mouvement « zéro déchet ») et à des enjeux (l’autonomie alimentaire des villes, l’alimentation en fin de vie, la malnutrition infantile et l’aide alimentaire). En cela, l’ouvrage s’adresse aux étudiants, enseignants, chercheurs et autres professionnels intéressés par l’alimentation contemporaine et ses dimensions sociale, politique, nutritionnelle et écologique.