Ce recueil issu du colloque Le corps dans l'histoire et les histoires du corps (Université de Montréal, mars 2009) et précédé d'entretiens avec Georges Vigarello (EHESS), a pour objectif d'initier une réflexion sur les implications théoriques et méthodologiques d'une histoire du corps sous l'Ancien Régime. Si le corps constitue une frontière qui délimite l'intériorité des individus, il permet aussi, comme objet historique, de remettre en question notre manière d'interroger les pratiques anciennes, les modes de représentation des communautés, les particularités exemplaires. C'est dans ce double régime historique et historiographique que les auteurs se sont proposés d'aborder cet objet protéiforme et révélateur d'enjeux qui le traversent tout en le définissant. Objet d'une instrumentalisation trahissant des intérêts politiques sous-jacents, enjeu de « seuils de sensibilité » dont il est le révélateur, pivot entre deux périodes historiques ou entre une matérialité physique et son idéalisation, le corps d'Ancien Régime apparaît comme un seuil autant dans les représentations de l'époque que dans la manière dont les historiens tentent de le circonscrire et de l'étudier.