Les Grecs appelaient le monde « l’Autre », parce qu’il changeait. L’énergie, qui n’est que la volatilisation du monde, on l’appelle « la Disparue ». Toute la physique n’est qu’un drame où le savant cherche cette folle, évaporée en bas, de plus en plus proche de l’abîme où on ne la reprend pas. Toute la physique suppute la chute. Remontera, remontera pas ? Proserpine cent fois perdue ! Et pourtant elle a trouvé son lieu et son paradis très étroit où elle ne s’abîmera plus ; elle a trouvé toi, misérable TU.
Catherine Pozzi (1882-1934) orienta sa vie durant sa pensée vers l’identité de l’esprit et du corps. Elle nous a laissé une œuvre poétique peu abondante mais saisissante de vérité dans son mouvement en direction de l’absolu, ainsi qu’un Journal devenu un classique — le lire est de l’ordre du vécu, comme on vit une action.