Les sciences et la société moderne sont inextricablement liées. Les catastrophes sanitaires et écologiques (OGM, vache folle, Tchernobyl, etc.) ont contribué à affaiblir leurs perceptions distinctes en raison du statut des sciences, vues à la fois comme des sources potentielles de danger, mais aussi comme la solution permettant de surmonter les risques encourus. Au-delà de ces catastrophes et de ces affaires portées sur la scène publique, cet ouvrage invite à considérer, dans le contexte d’un processus de politisation inédit au sein de la sphère scientifique, l’émergence d’une nouvelle conception des relations entre sciences et société. À travers l’étude des mouvements de critique des sciences en France après Mai 68 et le renouvellement des disciplines consacrées à l’étude des sciences au cours de la même période, il s’agira de mieux cerner les contours d’un discours refusant de distinguer la science de la société et d’en mesurer la portée. Se développe ainsi en France une politisation originale de la science qui se diversifie au début des années 1980 sous l’influence des questions environnementales et sanitaires.