Représentée par Rodin sous la forme d’une jeune femme nue, à genoux sur le sol et le visage dissimulé par une longue chevelure, La Danaïde compte parmi les figures les plus touchantes de l’artiste. Une telle posture, propre à traduire l’abandon et le désespoir, invite en effet le contemplateur à une forte empathie. À travers un essai mêlant analyse du mythe, histoire des formes et esthétique, Aline Magnien offre un regard nouveau sur ce marbre qui rompt avec l’iconographie traditionnelle. Bénéficiant d’un modelé lumineux, sans ombres creusées, La Danaïde n’est pas sans évoquer ces mots de Gaston Bachelard : « La source est une naissance irrésistible, une naissance continue. »