Musique et littérature sont-elles des soeurs ennemies, ou sont-elles susceptibles de s’entendre ? Rousseau rêve d’un langage originel qui aurait été à la fois musique et parole, mais cette union de deux arts qui sont proches parents mais dont les langages diffèrent profondément a toujours été périlleuse. Certains écrivains tentent de capter l'essence même de la musique à travers leurs romans, leurs poésies, tandis que d'autres s'essaient à la critique musicale, ou encore tentent de mêler musiques et mots dans les genres mixtes que sont l'opéra et la chanson. Quant aux lexicographes, ils proposent des définitions de la musique – nécessairement imparfaites – dans des dictionnaires. Ces tentatives sans cesse renouvelées de capter la musique au travers des mots, jamais totalement satisfaisantes, sont-elles de ce fait perpétuellement vouées à l'échec ? Béatrice Didier montre ici qu'elles sont au contraire une source constante d’inspiration, grâce auxquelles musique et littérature gagnent de nouvelles formes d’expression.