En partant de la définition que Michel Foucault donne de la clinique, cet essai propose de relire un certain nombre d’œuvres fantastiques de la fin du XIXe siècle (Maupassant, Lorrain, Lermina, Villiers, mais aussi Zola), en s’interrogeant sur ce qui permet de les cataloguer comme « fantastiques ». La naissance de la clinique est en effet traditionnellement rattachée à l’esthétique réaliste, à laquelle elle fournit une méthode, un objet (la pathologie), et un système d’explication. L’hypothèse avancée est alors que le fantastique fin-de-siècle relève d’une optique particulière (le « fantastique réel ») puisant dans la clinique un certain nombre de ses règles poétiques : le principe de Broussais (la continuité du normal et du pathologique), le principe de Baillarger (le primat de l’involontaire), et le rôle de l’analyse (devenue principe morbide de déliaison).