Il y a cent ans, Fernand Halphen mourait d’une maladie contractée au front. Fils d’une riche famille israélite parisienne, rien ne le prédestinait à créer et diriger pendant deux ans et demi l’orchestre officiel des armées du nord. Les mélodies et la musique de chambre qu’il a composées reflètent l’atmosphère raffinée des salons de la IIIe République, âge d’or de la mélodie française. Le riche fonds d’archives qu’il avait réuni permet de retracer avec précision le parcours d’un compositeur français à une époque dominée par la mode wagnérienne et l’affaire Dreyfus. Proche de Gabriel Fauré et élève au Conservatoire, où il côtoie Reynaldo Hahn, Henri Büsser, Alfred Cortot, Charles Koechlin et Édouard Risler, avant d’obtenir le second prix de Rome, il aida financièrement les musiciens toute sa vie et même au-delà, prévoyant un important legs en faveur des élèves du Conservatoire, institué et soutenu par sa veuve Alice.