Malgré la multiplication des approches et des discours qui ont émergé depuis plus d’un siècle, la définition du rêve paraît aussi évidente pour chacun qu’impossible à formuler. Tout le monde en a fait l’expérience, chacun a l’impression qu’il a quelque chose à en dire, et la science des rêves n’est pas encore si avancée qu’elle puisse prétendre disqualifier tout autre type de discours. À défaut de pouvoir se prononcer sur la question d’un sens (psychique, biologique, sociologique, etc.), dont le rêve serait porteur, et d’arroger ainsi à telle ou telle discipline le droit de s’en saisir, il fallait ouvrir le champ de la réflexion, et se demander comment ce sens est co-construit par ceux qui font ou écoutent le rêve. Autrement dit, s’intéresser, non pas tant à ce que dit le rêve qu’à ce que nous disons du rêve – et à ce que ce discours révèle.
Le rêve a permis ainsi d’ouvrir le dialogue entre neurosciences, psychologie, philosophie, anthropologie, histoire, littérature, cinéma, photographie