En proposant une ethnographie de situations observées localement, cet ouvrage entend aller à l’encontre d’une vision universaliste vs particulariste de la globalisation. Envisageant les catégories forgées par et pour le Nord comme étant avant tout situées – ce qu’elles sont par définition –, il interroge à nouveau frais les processus de traduction, c’est-à-dire d’appropriation créative, de ces catégories qui s’ancrent dans des lieux et des histoires, et produisent de nouveaux imaginaires qui, à leur tour, circulent pour participer pleinement de la globalisation. Il questionne les logiques et les valeurs sous-jacentes aux pratiques, qui sont autant de leviers de l’identité, de la cohésion sociale et de la mobilisation collective. Il examine enfin les capacités d’actions, mais aussi les contraintes des musiciens et des danseurs qui réévaluent ainsi le rapport entre le local et le global selon les moyens qui sont à leur disposition et leurs stratégies propres. Au final, sans jamais minimiser les forces uniformisatrices de la globalisation, cet ouvrage analyse, à travers le prisme du champ artistique, la fabrique de « modernités multiples » à la fois distinctes de celles du Nord et en dialogue permanent avec elles.