La lecture de la poésie comme la contemplation de la peinture nourrissent en profondeur l’écriture romanesque de Dany Laferrière. Ces deux écoles du regard, les plus intenses qui soient, apprennent incessamment au romancier ce que c’est que voir. Ainsi, dans cette œuvre, poésie et peinture n’ont-elles pas à être considérées comme de simples motifs, encore moins comme des ornements superficiels dont le lecteur pourrait sans dommage faire abstraction. Non seulement elles ponctuent les textes de références essentielles, mais elles les informent en profondeur, acquérant en cela une fonction structurante. Plus fondamentalement encore, poésie et peinture semblent constituer ici la source même de l’écrire : ce sont elles qui font le style.