L’art de bâtir un jardin, constitué à 90% de non-végétal, à savoir de minéral, de terrassement, d’hydraulique, de clôture, de statuaire et de mobilier, c’est avant tout structurer un espace, lui restituer une échelle, dans son paysage en général comme dans ses espaces particuliers. Paradoxalement, dès sa création, un jardin est voué à l’inéluctable destruction de son image, chaque stade de son déclin recelant une véritable valeur artistique, onirique, pittoresque… historique. Le traitement en conservation ne pouvant exister, sa restauration représente un défi pour les architectes du patrimoine : celui du choix entre les valeurs « poétiques, esthétiques, scientifiques, intellectuelles, mais aussi la constante référence à la philosophie et à la Foi ».
Mise en perspective de l’enseignement académique et pratique de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques, cet ouvrage retranscrit dans un premier temps le cours magistral sur l’histoire et la restauration des jardins qu’il dispensa à l’École de Chaillot à Paris de 2002 à 2018, mais également à Madrid, Lisbonne, Rome et à l’École de Chaillot en Asie.
Les études de cas données en seconde partie, principaux chantiers de l’agence Lablaude (Versailles, le Mont-Saint-Michel, Royaumont, les abords de la cathédrale de Rouen, de grands domaines privés tels Farcheville, La Constantinière, ou encore le jardin de l’empereur du Japon à Tokyo…), illustrent l’ampleur de la réflexion tant sur le plan de la connaissance du sujet que la diversité des problèmes pratiques.