(Re)qualifier les territoires : promesses et actes
Peggy Cadel, Frédéric Couston, Vincent Meyer
Editeur: Eres
Qualifier et re-qualifier les territoires relèvent d’une même opération. La saisie par les données numériques impose en effet d’expliciter ce qui apparaissait auparavant comme naturel. La notion d’aménagement du territoire représente bien cette idée que le territoire était un fait qu’il convenait en quelque sorte de transformer pour l’adapter à de nouveaux besoins sans en modifier la nature : un aménagement à la marge en somme. Au contraire, le travail d’explicitation induit par l’utilisation des données comme descripteurs du territoire conduit non seulement à penser les territoires comme le produit d’une construction mais encore à expliquer les facteurs qui ont conduit une entité spatiale à se constituer comme territoire, un processus de territorialisation complexe incluant en premier lieu les comportements et sociabilités humaines. Re-qualifier les territoires pour l’avenir impose donc de les qualifier comme ce qu’ils sont au regard de leur processus de développement.
L’élément le plus visible, symptomatique, de ce travail de qualification/re-qualification des territoires renvoie bien sûr à la manière dont les territoires sont nommés : ville nouvelle, technopole, smart-city mais également qualifiés : aimables, apprenants, inclusifs, intelligents, protégés. Ces qualifications ne peuvent cependant tout-à-fait masquer une réflexion collective à l’œuvre sur notre rapport à la nature et à notre propre nature humaine.
Publié avec le soutien de l'Université Côte d'Azur - Institut innovation et de partenariats IMREDD, et Transitions savoirs - médias - territoires