Tout groupe agonique s’insère dans un ensemble plus vaste : une division au sein de l’armée, une filiale au sein du groupe multinational, la nation au sein d’un système d’alliances. Comme les ensembles se transforment, comme ils prennent une direction qui leur est propre, les groupes sont l’objet de forces auxquelles ils peuvent difficilement se soustraire. Ils évoluent dans un contexte qui les dépasse et qu’on peut qualifier de sociétal. Au-delà du mouvement voulu par le stratège il existe donc une poussée subie par le groupe. Les plus talentueux des politiciens sont souvent incapables de s’opposer au mouvement général des esprits. De plus, ces contextes évoluent, ils sont l’objet de transitions et de cycles. Ainsi, l’état de paix succède d’habitude à l’état de guerre ; celui-ci succède à une situation de crise qui n’a pas été résolue par les institutions politiques ; et la crise succède à l’état de paix. De même, aux stratégies d’élargissement succèdent des stratégies d’approfondissement et vice versa.