Dans un contexte de mondialisation culturelle, la notion de «?paysage originel?» permet de retrouver un sol. Cet essai montre combien l’identité peut se construire par la littérature, car nous nous reconnaissons tous dans des lieux fondateurs avec des valeurs qui nous constituent. L’élaboration dynamique de soi est ici explorée par les poésies dites «?francophones?» et l’étonnante construction d’un «?étranger au sein de la même langue?». Par-delà les déterminismes nationaux, l’affirmation de l’identité articule les échelles de la diversité, du «?pluriversel?». De manière emblématique, les poètes provenant de Suisse romande tentent d’échapper à un héritage particularisant?; ou, au contraire, de le revendiquer. Le choix des paysages originels souligne alors un trait commun : on ne naît pas «?écrivain francophone?», on le devient.