L’influence de certaines conduites individuelles, dites «?à risque?», sur la santé n’est plus à démontrer : elles accroissent effectivement le risque de contracter des maladies ou de subir un accident. Pour appréhender ce risque, on prohibait autrefois les comportements qui étaient censés les causer. Depuis une trentaine d’années, s’est développée une nouvelle approche qui consiste non plus à éradiquer les pratiques à risque, mais à les accompagner médicalement pour en limiter les effets néfastes. Cette approche, qu’on oppose à une attitude morale mais inefficiente, est souvent présentée comme pragmatique et amorale. Autrement dit, le débat autour de la réduction des risques est d’abord idéologique et oppose les partisans d’une certaine intransigeance morale à ceux, plus pragmatiques, qui privilégient une approche respectueuse du droit à la santé. Le présent livre a pour objectif de dresser un état des lieux des pratiques médicales en réduction des risques, d’évaluer leurs bénéfices (médicaux bien sûr, mais également des points de vue de la philosophie morale, de la philosophie des sciences et des métiers de l’assurance à la personne). À travers ces interrogations, c’est le rôle même de nos systèmes de santé publique dans nos démocraties contemporaines qui est interrogé. En partenariat avec Sidaction, Médecins du Monde, l'Acanofi, le Printemps de la prévention et l'AHP.