La ligne tourne tourne on dirait un avion Alors dans ces lassos couleurs viennent se prendre Avec ce poème intitulé Au piège du trait, adressé au plasticien Thierry Lambert, Michel Butor évoque en quelques mots la richesse de son travail avec les peintres : jeu défi audace, ivresse du risque et du hasard, révélation. À la suite du premier Cahier qui s’attachait aux divers Compagnonnages avec des partenaires artistes, ce nouveau numéro explore la collaboration avec les peintres dont les œuvres sont la source majeure où l’écriture se régénère. L’écrivain y trouve un lexique, une syntaxe, une grammaire, bref une langue neuve par laquelle il affirme sa pratique du collage textuel et la plasticité de la page. Michel Butor et les peintres délivrent le livre des contraintes éditoriales commerciales : ils créent des livres d’artistes façonnés par la main, au gré des matières, des formes, des couleurs, des calligraphies et des typographies. Le Cahier Butor 2 donne à voir de fabuleux livres-objets, il apprécie leurs enseignements à lire autrement, expose la capacité de transmission qu’ont ces voyages sur le papier, dans le passé et à l’à-venir. Michel Butor et les peintres introduit les lecteurs au secret de ce qui trame les Œuvres complètes de Michel Butor : l’énergie des alliages et des alliances porteuse des plus étranges émerveillements.