Dans le monde grec, les épisodes suicidaires sont le fruit fatal de la colère et de la vengeance des dieux de l’Olympe. Rien de tel dans l’Antiquité d’Israël. Les personnages comme Samson, l’héroïque prisonnier, démolisseur des colonnes du temple de Dagon, Saül, le sombre et mélancolique premier monarque de Judée, Ahitophel, le sinistre conspirateur, ou les fervents guerriers de la forteresse de Massada sont, en dernier lieu, les acteurs et les victimes de leurs propres passions, retournées contre eux-mêmes. Ils ne sont pas les marionnettes passives d’un destin impitoyable. L’histoire psychanalytique, dans le sillage des intuitions de Freud, Reik, Fromm, Loewenstein, Poliakov, Éliane Amado Levi-Valensi, et l’histoire de la civilisation hébraïque, à travers les recherches de Buber et Kauffmann, nous invitent à revisiter ces itinéraires d’un passé lointain, si proche pourtant de notre siècle habité par les tentations de la destruction et de l’autodestruction.