Prenant comme point de départ la carte des confréries établie en 1884 par Louis Rinn, chef du service des Affaires indigènes en Algérie, cet ouvrage retrace l’histoire des confréries, leur rôle politique et militaire. Il présente une analyse sur la place qu’elles sont amenées à jouer encore aujourd’hui dans des sociétés musulmanes toujours à la recherche du point d’équilibre entre l’islam mystique et l’islam de la norme, et fournit des clés de compréhension sur la relation toujours en construction entre la République française et l’islam. Le phénomène confrérique ou soufi a en effet joué un rôle primordial dans les résistances populaires à l’expansion coloniale en Algérie durant le XIXe siècle. Il a constitué, même après la reddition d’Abdelkader et l’affaiblissement des grandes confédérations tribales, l’ennemi majeur des autorités coloniales. Louis Rinn, officier des bureaux arabes et érudit arabophone, est l’un des principaux acteurs de cette rencontre inaugurale entre l’islam et la République française.