Nourriture et « météo » sont deux facteurs élémentaires, intimement liés, de la vie des hommes. Qui ne connaît la « marchande des quatre-saisons » vendant les fruits et légumes du moment, ou l’imprévoyante cigale de La Fontaine, « fort dépourvue/Quand la bise fut venue » ? L’alimentation et le temps qu’il fait sont deux « phénomènes totaux » : ils relèvent d’une expérience corporelle, de facteurs émotionnels et d’un apprentissage socioculturel. Ils déterminent la vie quotidienne à tous les niveaux ; et les hommes cherchent à régler cette double dépendance par des normes collectives, dans une visée de contrôle, de prévision et de protection. Dans ce volume, les contributions de chercheurs d’horizons disciplinaires différents – météorologie, géographie, histoire, sociologie, littérature, ethnologie – étudient le lien étroit entre food and weather sous tous les aspects. Chacun subit le rythme des repas et celui des saisons, le « temps qui passe » et le « temps qu’il fait » : le repas en plein air les associe de la façon la plus frappante. L’état du ciel et les nourritures et boissons représentent une expérience partagée, voire une communauté. Considérée dans la longue durée, l’identité d’un groupe est donc déterminée à la fois par ses représentations d’un climat donné et par une culture alimentaire spécifique.