Plus belle la vie. La boîte à histoires
Jean-Yves Le Naour
Editeur: PUF
À côté des gigantesques mécaniques américaines au succès garanti par des scénarios étudiés et des moyens considérables, Plus belle la vie ne payait pas de mine. Pourtant, le programme de France 3 s’est imposé en quelques années comme un rendez-vous fédérateur et doté d’une audience proprement atypique, qui montre que la série ne correspond à aucune cible précise. Et voilà ce programme, ostensiblement méprisé à ses débuts, qui attire les commentaires éclairés du Figaro et du Monde, mais aussi de journaux comme Le Monde diplomatique ou encore le New York Times, venus décortiquer la recette du soap à la française. Force est de reconnaître que ce qui était honteux est devenu subitement « tendance » et que l’on reconnaît désormais à PBLV des qualités jusque-là inconnues dans la fiction française. Cela n’a l’air de rien, mais le programme de France 3 a créé une onde de choc. Pourquoi ?PBLV est devenu l’un des programmes les plus audacieux de la fiction française : la diversité y est représentée sans ambages, les questions de société les plus lourdes y sont abordées par des situations concrètes. Le quartier du Mistral, lui, sorte de Loft story à ciel ouvert, est un vase clos où tout le monde échange avec tout le monde, une boîte à histoires incessantes, et les ressorts traditionnels de l’action propre aux séries télé se doublent d’un voyeurisme sociétal inédit jusqu’alors sur le petit écran. PBLV pose des questions mais, toujours, s’abstient de tout jugement.