Personne ne peut affirmer aujourd’hui ne pas être au courant du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. L’humain est au cœur de ce phénomène comme il est au cœur de l’intervention sociale, et pourtant, les problématiques sociales et écologiques ont encore du mal à s’articuler. En constituant une vaste revue de la littérature qui aborde les enjeux climatiques et écologiques, puis par le biais d’une enquête de terrain, Dominique Grandgeorge dresse un bilan des blocages psycho-sociaux et des raisons qui freinent les établissements sociaux à s’adapter aux enjeux environnementaux. Mais il ne s’arrête pas à ce constat d’échec et, sur le modèle de la monographie, il donne à lire cinq expériences en établissement, dans lesquelles préoccupations sociales et écologiques se complètent de manière probante et enthousiasmante. Sur la base des éléments recueillis, une typologie des établissements et des modes d’action en lien avec le degré d’implication écologique est proposée : la technique des petits pas, le sas de passage, l’approche écologique globale. Selon l’auteur, c’est par cette dernière qu’une véritable réformation du travail social est possible et souhaitable, dans le souci de l’autre et le respect de l’altérité dans toute sa (bio)diversité. Cette réformation des pratiques ne pourra se faire sans un remodelage des formations en travail social. La lecture de L’écologisation du travail social offre des outils en vue d’une application concrète au quotidien (consommation énergétique, mobilité, restauration collective, gestion des déchets, respect de la biodiversité, etc.) et stimule le désir d’agir. Cet ouvrage encourage les responsables d’institutions, professionnels, enseignants, étudiants, bénéficiaires et familles à envisager l’intervention sociale de manière systémique et intégrale en faveur d’une maitrise de l’empreinte environnementale générée par les activités humaines. Un autre travail social est possible !