Cet ouvrage rassemble les travaux de chercheurs qui contribuent à mettre en lumière l’intérêt de conduire des recherches archéologiques systématiques dans le cadre d’espaces funéraires en partie rupestres, occupés de l’époque hellénistique à la période islamique dans la moyenne vallée de l’Euphrate. Le site d’Apamée de l’Euphrate, maintenant immergé sous les eaux d’un lac de barrage, a été exploré entre 1996 et 1999 par des fouilles de sauvetage encore inédites, conduites dans la ville et les espaces funéraires autour du site. Ces dernières fouilles constituent le sujet de l’ouvrage : trente-deux tombes ont été étudiées, parfois de façon partielle, auxquelles s’ajoutent deux tombes relevées antérieurement. Malgré les difficultés inhérentes à ce type d’intervention, l’équipe a abordé ces contextes avec la volonté d’intégrer l’ensemble des données du terrain en appliquant une méthodologie pluridisciplinaire rarement utilisée dans les contextes funéraires moyen-orientaux, caractérisés par de nombreuses réoccupations qui souvent découragent les archéologues. Grâce aux données livrées par l’architecture, l’ensemble du matériel mis au jour, aussi modeste soit-il, sa répartition spatiale et, dans les contextes les moins perturbés, la stratigraphie, cette approche permet de proposer de nouvelles hypothèses. On peut suivre l’évolution de l’occupation du territoire sur la rive orientale du fleuve. Une chronologie est proposée pour des types de tombes bien connus dans la région, mais jusqu’à présent mal datés. Ces contextes ont également livré de nombreuses données sur la typologie de vases ou lampes de production régionale, sur les pratiques funéraires et leur évolution, ainsi que les liens entretenus par les populations de cette rive du fleuve avec les traditions locales, les apports anatoliens, grecs et occidentaux.