Cet ouvrage présente au public francophone la figure de Samuel Wilberforce, et porte à sa connaissance la vitalité de l’anglicanisme victorien dont il fut une figure si importante comme évêque d’Oxford puis de Winchester (1845-1873). Au début du xixe siècle, l’Église d’Angleterre (ou Église anglicane) court le risque de devenir tout à fait obsolète. Rejetée par beaucoup comme un simple organe étatique, apparemment privée de toute énergie et de toute capacité à se réinventer par les mouvements de réveil religieux du siècle précédent, elle paraît également incapable de s’adapter au nouveau contexte philosophique et socio-économique de la révolution industrielle. Toutefois, à partir des années 1840, l’Église d’Angleterre réinvestit son rôle pastoral et spirituel afin de rester fidèle à sa fonction proverbiale et traditionnelle d’Église de la Nation. On le verra, ce n’est pas un hasard si l’épiscopat de Samuel Wilberforce coïncide avec cette évolution spectaculaire de son Église. Même 150 ans après sa mort, la vie et l’œuvre de Samuel Wilberforce ont beaucoup à nous apprendre concernant la place des Églises dans la Cité, ou la relation entre foi et science.