Le « virage à gauche » de l’Amérique latine a suscité un intérêt à la fois politique et académique. Aujourd’hui, le reflux – voire la fin – de ces gouvernements progressistes est réel. Cet ouvrage nous propose un bilan critique de ces expériences, essentiellement pour la période 1998-2018. Au niveau géopolitique, la tutelle étasunienne a été bousculée et la Chine est montée en puissance. Les politiques économiques ont permis une redistribution vers les plus pauvres et ont été aussi profondément marquées par la dépendance aux matières premières et à diverses formes d’extractivisme. L’analyse des mouvements sociaux dans les quartiers, les syndicats ou le champ de l’éducation vient éclairer les mutations en cours. L’étude des caractéristiques communes de l’évolution de la politique latino-américaine est complétée par une analyse des conjonctures spécifiques : du géant brésilien où les ultra-conservateurs connaissent une dynamique fulgurante à la crise vénézuélienne dont il est difficile d’entrevoir une issue, en passant par la répression menée par Daniel Ortega au Nicaragua, la coalition sociale-démocrate longtemps au pouvoir en Uruguay ou encore la présidence d’Evo Morales en Bolivie. L’ouvrage réunit les contributions des meilleurs spécialistes de la région, articulées avec les enquêtes de terrain de jeunes chercheurs, pour proposer une compréhension globale des deux dernières décennies en Amérique latine, au-delà des clichés dont elle est souvent victime.